Texte 2010
La course continue. Aux scintillements des civilisations perdues. Aux mémoires oubliées. Aux forages d’inconscience. Du forage grand format. On fore partout. On fore tout le temps. On fore tout se qu’on peut forer. C’est qu’ils sont beaux les drapeaux des croisades. Extrémismes occultes, excroissances des groupuscules au rabattage des égarés, claquement des bottes sur le pavé, notes aux hurlements capitonnés. Les miradors de l’ordre. Les chemises de l’anesthésie. Fantômes errants dans la transe. Visages craquelés. Gorges tranchées. Langues pendues. Nos bouches grandes ouvertes, accouchant de cris lugubres, expirant la transcendance funèbre. Nos bouches grandes ouvertes nous avons faim. Faim de vivant. Faim de fureur et de spasmes. Dis bonjour à saint pierre parce qu’on fera la fête bien sur. Des hordes de moutons zombis dans les cimetières psychiatriques de l’occident. Chemins de croix fracassés d’ivresse. Fureurs maladives tout s’affaisse. Glissade épileptique. Se raccrocher aux branches dans la chute. Endiguer le flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes. Le bilan est globalement positif, nous ferons mieux l’année prochaine. Nos objectifs de croissance sont réalistes. Ils participent au bien pour tous. Nous devons nous résoudre à vous envoyer en hôpital psychiatrique et en camps de travaux forcés. Raboter les idées. T’attacher. Te ligoter les mains. Te couper les cordes vocales. Te remettre la camisole. Ne t’inquiète pas. Tout glisse. Aux silences oubliés. Aux paysages infinis à perte de vues aux couleurs trépassées on va t’attacher tu ouvrira ta gueule et puis tu seras mort on va te ligoter descend dans la rue une balle perdue pas pour tout le monde abattu à bout portant le crépitements des feux toute puissance ferme ta gueule on te dis allez descends dans la rue ça sera plus simple pour t’éliminer conteste gagne un voyage aux paradis étouffés manifeste conteste insurge on ne sais plus le vocable usité lequel emprunter camarade insurgé rebelle autonome dans ta chute camarade abattu camarade combattu camarade. S’arrêter là. Aux silences oubliés. Entrez, qui est là ? Toi, il faut que tu retournes à l’école maintenant. En rang par 2. L’épilepsie de nos vies de plus belle s’effiloche. Errance aux étonnements tétraplégiques. Ils te disent ce que tu dois faire. Ce qui est bien pour toi. Ce que tu dois penser. Au garde à vous obéit. Obéit, reste dans les clous. Quelle heure est-il ? Imbibés dans le brouillard, mémoires effacées. Ici il fait nuit. Les périphériques urbains en mode accéléré. Et les gens partir à la guerre tous les matins. Nous serons vivants pourtant.
Et chez vous c’est comment ? Le bruit des bottes de cuir sur le pavé. Martellement de l’avancée des troupes sanguinaires sur la ville endormie. Purulences anachroniques aux fureurs titubantes. Sur l’asphalte des tonnes sectionnées s’effondrant sur elles mêmes. Le souffle à nos pertes et fracas. Corps morceaux de poussière, trace aux flaques dilatées, jusqu’à la délivrance injecté. Les insurgés oubliés pour la survie de l’ordre. Maintenant tout s’éclipse dans des parloirs aux griffes d’aciers. Barbelés d’Europe éponges dégueulasses des dégueulasseries du monde, scieurs de cœurs éperdus de l’armée rouge prolétarienne aux copeaux répandus par la race arienne monétaire supérieure aux gènes vainqueurs. Errant dans les couloirs de la mort consuméristes, on rampe à 4 pattes pendant aux crochets des bouchers, dans d’infinis caniveaux d’où jaillit le foutre du corps traditionnel français. Somnole. Tout n’est plus qu’illusion. Aux déserts traversés. Des gorges asséchées. Cours. Fuit la rafle. Evite la traque. Cours. A la nuit tombée, marche. Encordés si tu lâche la corde tu pourras courir rien n’y fera ils feront tout pour t’abattre. Somnole. Laisse-toi bercer par la somnolence. L’hémicycle déborde de sang. Somnole. Somnoler. Le monde de la somnolence. L’antre deux mondes. Somnole. Où l’on ne dort plus. Somnole. Où l’on divague. Somnole. Baver l’écume des jours tendus. Aux révoltions avortés. Somnole. Au dessus des amas d’insurgés. La dissidence. Quand bien même la chute des régimes. Le vent souffle. Balayant le vivant. Au dessus de la tête des révolutions poudres aux yeux divertissement l’illusion entretenue concentrationnaire.Dormir on veut dormir. Donnez les doses d'oubli. Cogne l’écho de nos sourires c’est des farces qu’on s’invente. La pantalonnade des faux fuyants. A l’hippodrome de Compiègne, Vigipirate toujours partant dans la 5ème. Aux infos les images de charniers. Et tout de suite la météo. Tout glisse sur nous. La course continue. Insomniaques du monde on est devenus. Les feux follets s’agitent. On spectateurs d’apocalypse. Iceuberg droit devant. Et puis l’écume fait la beauté de la monde, avec plein de rires de p’tits n’enfants, tandis que les croulants s’affaissent et disparaissent, et que les autres cours. Ceux qui peuvent courir. Aux chuchotements furtifs, s’absoudre, glisser un songe dans une urne. S’en remettre aux assassins, chère et belle démocratie, des lumières dans la nuit. Boulimiques on devient pour s’emplir jusqu’au vomissement. Baver ces jours tendus sur l’écume de nos spasmes. Poursuivre l’exil. Parcourir les continents. A la recherche de la recherche. Entamer la traque. Courser nos destins. Show must go on. Des messes noires dans des hangars de zones commerciales. De l’occulte en veux tu en voilà. Des chasses aux sorcières. Faut réguler les flux et dissuader. Quoi d’autre ? On rationalise. On rationalise. Des conglomérats pour l’expansion et la marchandisation de la mise à mort. Et quoi d’autre ? Un café. Un café et un cacheton. Et tiens l’addition dans la gueule. On gobe conneries et valiums. Très bon mélange. Très bonne qualité d’oubli. Avachis. On bouffe de la bile aux banquets des banquiers. Faites monter les enchères. On vend au plus offrant. La fièvre de la pénurie. Au plus offrant. Au comptoir des agités. Traverses transpercées. Boire les paradis perdus. Dormir on veut dormir. Donnez les doses d'oubli. Cogne l’écho de nos sourires c’est des farces qu’on s’invente. La pantalonnade des faux fuyants. A l’hippodrome de Compiègne, Vigipirate toujours partant dans la 5ème. Aux infos les images de charniers. Et tout de suite la météo. |
Texte 2010 - Remix 2015
L’échiquier sans fond
Poudre blanche Colonnes d’opiums Cascades de plombs Extase de la chute Crachats dérisoires Amnésies chroniques Firmaments nocturnes Fastes charnels Guide. Parchemins. Carte. Plans troués Foudres de l’accalmie Rire en ruines enlacé de secousses Fêlures assassines titubant dans l’oubli Echappées sauvages Sirènes du vide Bouffe de la bile Course continue Costumes zébrés Plus de somnifères Synapses nécrosées. Paradis perdus Somnole Ne dort plus Somnole Divague Déserts traversés Gorges asséchées Course continue Silences oubliés Chuchotements furtifs S’absoudre Poursuivre l’exil Entamer la traque Courser nos destins Musique classique Pastilles Vichy Costumes rayés Messes noires Fureurs des feux Innocence perdue Fracassés d’ivresse Trames secrètes Dédales de l’inconnu Cordes cassantes Hurlements capitonnés Amnésies chroniques Tumultes du temps
Instants fébriles Contrés arides Nous deviendrons charnier Extase de la chute Fracassés d’ivresse Temps écarquillé Suintant d’éphémère Gris et interchangeable Laisses toi bercer par la somnolence La course continue Aux chuchotements furtifs Imbibés dans le brouillard Mémoires effacées Tout est de plus en plus flou Nos mémoires s’effacent Insomniaques du monde Tout est devenu massif Il faudrait tout recommencer et repartir à zéro Il faudrait tout plaquer et s’enfuir Camisoles et lits d’hôpital Tous alignés unanimes Prémices du tombeau Suintant la lumière névralgique des néons Somnole. Où l’on ne dort plus. Somnole. Où l’on divague. Somnole. L’illusion entretenue. Somnole. Tout n’est plus qu’illusion. Poursuivre la course Iceberg droit devant Carte se désagrège Tempête emporte Embrasé tout brûle se consume Il n’y a plus que de la poussière Tout doucement à la leur de nos rêves Nous nous endormons définitivement Sonder l’indicible |