JEAN-MICHEL SURVIVALISTE
Jean-Michel Survivaliste
Vivre sur les ruines d’une civilisation perdue
Printemps 2020
Journal de la Décadence
JMS#1 Bunker & Corona
JMS#2 Caramel & Corned Beef JMS#3 Des poupées Klaus Barbie JMS#4 Les entrailles JMS#5 La Ferveur populaire
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Claquement des bottes sur le pavé. Les miradors de l’ordre. Les chemises de l’anesthésie. Fantômes errants dans la transe. Aux visages craquelés. Scintillements des civilisations perdues. Gorges tranchées. Langues pendues. Résonnant par delà l'oubli. La course continue. Chemins de croix fracassés d’ivresse. Fureurs maladives. Tout s’affaisse. Endiguer le flot rugissant, se raccrocher aux branches dans la chute.
Hurlements capitonnés. Toujours cette même vision. Hurlements des troupeaux décharnés. Au cimetière les mains des corps sortent de terre. Même les morts ne dorment plus. Des langues coupées et quelques pendus à l'entrée du village pour l'exemple. Embarqué dans une course sans fond. Personne ne pourra s’échapper. Corps ensevelis. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Aucune trace de vie ne subsistera. Hystérie collective du chaos, un bon traumatisme, un bon choc, que ça s’inscrive dedans dans le cerveau, une balle dans la tête pour ces salauds de contaminateurs, tout le monde est unanime, envoyez l’armée, supprimez les récalcitrants, ça suffit, à balle réelle on vous dis. La montée des eaux, le chaos qui vient, les frontières fermées, les réfugiés climatiques, on s’accorde à dire qu’on à pas d’autres choix, que de se faire réduire en cendre. Alerte rouge, c’est la fin du monde, l’extinction massive. « Finalement une balle dans la tête c’est pas si mal. »
Tu seras traîné sur la place publique, et tu feras tes excuses. Et en coulisse on t’exécute et on te jette dans la fosse, un cadavre de plus, on s’en fout, qu’ils crèvent tous, à corps perdu dans la fuite, il faut se procurer un laisser passer, tu deviens fiché, perdu dans les bois, tu parles aux loups, machine arrière tout simplement, débranchez les fils de l’appareil respiratoire et pour le cerveau une balle dans la tête on avait dis, la cervelle qui gicle, avorter profonds les rêves, creuses et crève, qu’est ce qu’on se marre, on aurait cru la poussière des cheminées, corps consumés, calcinés, on aurait dit l’ambiance des camps avec la poussière des corps, l’odeur, la putréfaction, on est fait comme des rats. On va s’en remettre à la religion, on va se radicaliser, la confusion des temps, le retour en arrière, la meute aux loups hurlants, d’apocalypse, des meutes zombis et puis l’armée zombis de plus en plus nombreux, et tout le monde dissous de plus en plus, digéré par le grand vortex cosmique, qu’importe les saisons, autisme endoctrinant le bordel des crachats dérisoires, la désintégration, l’anéantissement, lames brillantes, corps éventrés, corps démembrés, c’est la guerre qu’on veut, c’est la guerre qu’il nous faut, nous y voilà enfin, on va bien se marrer. Quand tu contemples le vide, tu as envie de plonger, cela serait pareil se jeter par la fenêtre, le rire en ruines enlacé de secousses, carambole les contours du vide, sombres fêlures assassines titubant dans l’oubli des échappées sauvages. Ce n’est pas si compliqué, souviens toi, laisses toi happer, glisse doucement, ouvre la porte des eaux troubles, la casse des furias empalées, retranchés dedans de nouveaux charniers de basalte. Aux portes endormies, attiré par les sirènes du vide, vas donc là-bas pour gueuler à tue tête. Hordes de moutons zombis dans les villes devenues cimetières psychiatriques. Brebis égarées dans des vallées désertiques. Fureurs maladives tout s’affaisse. Glissade du tourment épileptique. Se raccrocher aux branches dans la chute. Endiguer le flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes. Fastes charnels aux confinements des couvres feux. L’échiquier sans fond saturé de poudre blanche. Sous les colonnes d’opiums frelatés, des cascades de plombs en fusion. Tout se mélange. Génération chat crevé ou rat mort c’est pareil. Foudres claquant les mysticismes d’outre tombe. Eclats sismiques aux feux rougissants. La minuterie de l'horlogerie suisse, la mécanique de la précision, de l'incision, sombres fêlures assassines titubant dans l’oubli des échappées sauvages, flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes. |