Il mange du Yak
Hiver 2021/2022
Et puis je me suis mis à respirer à nouveau normalement
Alors je suis parti Je me détache de tout. Plus rien n'a d'importance. Je vogue C'est plus simple d'oublier, d'essayer, évidemment c'est pas possible d'oublier, et c'est à vif. '' quand on capte vraiment ce qu'on fait de bizarre au moment où on le fait ou pas longtemps après y'a une espèce de compréhension physique, un moment un peu eureka où ça devient plus clair et où on a l'impression qu'on peut agir dessus petit à petit." " compréhension et d'efforts d'évolution sur nous mêmes " " si tu n'as pas été assez claire il n'a rien du comprendre à ce que tu demandais " Se parler par écrit interposés. " penser ses blessures au calme." Elle dit aussi " je t'aime encore " ou plutôt " pour le moment je t'aime encore "Elle dit " on s'est perdus " Elle dit " jeter de l'huile sur le feu " Elle dit " je ne voulais pas te quitter " Elle dit " j'espère te retrouver " Pourtant quand on avait évoqué l'éventualité de se croiser cet été, elle ne voulait pas. Elle dit " je sais que l'entente entre nous sera toujours là." Elle dit " l'engrenage des sentiments " J'aime bien cette formule. Elle dit " le faire en vrai ce serait pire " Pourtant en principe ils sont amoureux. Ou ils l'étaient. Où ils l'ont était. A vrai dire à force on ne sait plus. Mais on se doute que c'est sans doute encore là. Quelque part. Mystères insondables. Elle dit " vivre avec toi c'est le feu d'artifice " Elle dit " tu es tellement écorché " Elle dit " C'était trop dur pour moi " Il se dit : " Zut " Il y a sans doute un côté névrose dans la fusion, dans une relation fusionnelle, une relation. Elle dit " C'est effrayant de découvrir ses propres côtés dégueulasses " " C'est effrayant de découvrir ses propres côtés dégueulasses et triste parce qu'on voit toutes les conneries toutes les merdes qu'on a faites tout ce qu'on a gâché "Et puis elle parle de l'écho des blessures. De l'abandon. La peur d'abandon. De l'attirance pour le feu. L'écho des blessures. Elle dit " à la fin j'en peux plus et je pète un plomb " Elle dit " Je comprends que tu veuilles pas de condition mais moi j'aurai besoin de sentir que tu as compris tes propres problématiques pour envisager un truc. Je pense que tu en es tout à fait capable mais c'est un gros travail, comme je te dis moi de mon côté j'ai pas terminé. " Elle dit " tu seras toujours un peu torturé et hostile au monde et moi toujours mélodramatique " Beau. Elle dit " folle amoureuse de toi " Il ne comprend pas trop ses propres impossibilités. Parfois ça va trop vite pour lui. Parfois il a du mal à se concentrer. Parfois il a du mal à intégrer les choses. C'est qu'il est tout de même un peu fou. Elle dit " t'as une énorme force vitale, ça se sent " ça c'est gentil. Il se dit qu'il veut bien des conseils diététiques. Explosé de rire Elle dit qu'elle a explosé de rire. Elle dit " l'enfant intérieur " J'aime bien ça. Elle dit aussi " au fond je me détestais moi même j'étais persuadée inconsciemment que j'aurais pas du exister. Que je méritais pas d'exister. " Il se dit qu'il a pas de cerveau. Il se dit qu'il oublie tout. Il se dit souvent qu'il a le cerveau grillé. La vie file à vitesse grand V. Aucune emprise. Il dit " matraqué le cerveau " Il y a David Bowie et Barbara. Il dit : Je me détache de tout. Plus rien n'a d'importance. Je vogue. 2 mois plus tôt, des formules à relire, " ta propre aide à toi-même " " apprends à ne plus mettre la tête dans le sable quand quelque chose te chamboule trop, à ne pas t'avouer vaincu avant d'avoir essayé. Apprends à t'aimer, à ne plus être passif." " sortir faire des grandes promenades c'est déjà quelque part prendre soin de soi, si tu es capable de ça tu es capable du prochain petit pas, jusqu'à celui d'après et celui d'encore après " " Si tu fais ce travail de fond. Si tu t'attaques à ce gros morceau. Que tu travailles activement à soigner tout le paquet énorme que tu traînes partout où tu vas - que tu sens que tu comprends des trucs petit à petit. " Laisser filer le temps. Elle dit " maîtresse d'école " Marrant ça. " J'entends des trucs sur l'hypnose aussi. Je me demande si je vais pas essayer. " C'est vrai que c'était speed cette période. La turbine. C'est vrai aussi que ça m'a pas fait marrer du tout sa blague du 17 juillet sur son côté Nazi pro-pass. C'est bien ça : " l'occasion de te demander ce que tu cherches où chercher ce que tu veux " " des fois c'est des situations de merde qu'émergent des idées inattendues " Comme quoi démêler les tartines, c'est cool. Merci. Elle dit " c'est mieux pour moi de t'éviter " Après un coup de téléphone, elle dit " c'est comme devoir se séparer à nouveau. " Il l'avait appelé parce qu'il avait reçu un choc émotionnel, et qu'il était submergé. Le précédent coup de fil remontait à 9 mois plus tôt. Et c'était une catastrophe. Elle dit " 'être au contact de la noirceur que je sens chez toi depuis le début a été source d'énormément de stress et d'anxiété pour moi " " J'espère que tu vas trouver plus de stabilité dans ta vie aussi. Tu es quelqu'un de très important pour moi quoiqu'il arrive." Beau comme une lettre. D'adieu. Elle dit " ça me fait vraiment chier parce que je ne vois pas comment je rencontrerais quelqu'un avec qui j'aie la même connivence qu'avec toi " Est-ce qu'on oublie tout ça, à force. Tout passe sur l'étalage des souvenirs. Sur les souvenirs qu'on oublie, les sensations, tout. Le temps qui glisse, est-ce qu'il nous fait oublier tout ça. Après il ne répond pas. Puis ensuite il détourne la conversation sur le fait que de toutes façon on va tous crever comme des merdes, nihiliste sans être suicidaire même si au fond il aurait idéalement envie de se faire exploser. Il est parti. Il ne savait pas quoi faire. Il est parti. Comme si le choc avait été trop violent. Enfin en tout cas il était débordé, poussé par une forme d'urgence. Quelque chose lui a dit de sauver sa peau, comme il pouvait. C'était devenu une question de survie. En se demandant toujours ce qu'il fait là. Ah oui c'est vrai, je suis là parce que j'ai du partir. Enfin plutôt parce que je n'ai trouvé que ça comme solution. Se cacher pour mourir on pourrait dire aussi. J'avais écrit ça en 2014 déjà. Je suis parti. Je ne suis pas revenu. Je suis parti La fuite. Bien sûr c'était mon choix de m'engouffrer là dedans. Il reprend ses paroles à elle. Il a fait ce qu'il a pu. Il est parti. Ils étaient en contact au début de l'été. Comme des naufragés. Comme si de rien était. " Dans la sacoche y'a 2 cassettes "village 1" et "cassette jb. Qu'est ce qu'il peut bien y avoir dans cassette jb ? Aucun souvenir. Sans doute quelque chose entre 2006 et 2012. Il lui écrit des trucs qui n'ont rien à voir. Ou assez peu. Comme s'il était dissous, comme s'il était autre part. Il lui écrit des trucs. Elle dit " être à la hauteur d'une relation je sais pas je crois qu'il faut régler ses propres soucis d'abord sinon on tombe amoureux de gens qui nous maintiennent inconsciemment dans nos failles habituelles. Toi et moi on était totalement dans ce délire et je pense que ça a un été un facteur non négligeable dans la noyade émotionnelle " je crois qu'on peut s'en sortir avec du travail et de la volonté " Elle dit " tu as le contrôle de ta vie." Il est parti. Globalement il s'en sort pas si mal. Qu'est ce qu'il restera de tout ça ? C'est vrai que ça m'a laissé sur le cul. Il y a aussi ABBA. Nous sommes sans nouvelles de l'art thérapie. Quelques souvenirs photographiques. Question : " Est-ce que les gens barrés et sensibles sont toujours à moitié dépressifs ? " Et puis '' remuer le couteau " " cette histoire de couteau dans la plaie " Et puis l'annonce du déménagement. De toute façon qu'est qu'il restait d'autre à faire à part ça ? " Notre histoire Notre histoire a commencé il y a 5 ans. Quand tu es venue poser tes valises chez moi. Notre histoire a commencé il y a 5 ans. Qu'est ce qu'elle est devenue ? Qu'est ce qu'il en reste? Des plaies. Des cendres. De la mélancolie. Qu'est qu'il en reste ? Qu'est ce qu'il peut bien en rester ? Du vide. 1 an déjà qu'on ne se voit plus. 9 mois qu'on ne s'est pas vus. Qu'est qui peut bien rester, d'une relation devenue virtuelle. Est-ce que ça peut exister? Qu'est ce que c'est que cette histoire. Qu'est ce que c'est que cette séparation. Qu'est ce que c'est que cette fuite. Qu'est ce que c'est que cette impossibilité. Qu'est ce qu'elle peut bien devenir cette histoire ? Qu'est ce qu'elle va devenir cette histoire ? Est-ce qu'elle a un avenir cette histoire ? Quel avenir ? Quelle histoire? Est-ce que tout appartient déjà au passé. Tout ne sera plus que passé. Tout est toujours à écrire. Je suis resté terré dans un bois. A l'abri. Caché. Planqué. Traversant les âges années après années comme des zombis. Rien qu'un message d'elle j'ai préféré t'enfouir, par strates successives, par accumulation, d'autres couches, sous des strates, sous des couches, sous des trucs, sous n'importe quoi, même le cerveau il fait ses opérations, de ne pas se souvenir, le cerveau il se vide, il assimile plus rien, comme une absence de mémoire vive et une course contre la mémoire morte. Ecran total Alors à la télé ce soir il y a le choix entre Portrait de la jeune fille en feu sur Arte, ou un reportage sur le sentier des douaniers en Bretagne sur FR3. Nous sommes le 08 septembre. Il mange du Yak Il mange de la neige Elle ne répond plus rien Puis elle dit qu'elle voudrait couper les ponts Il lui ressorts une phrase du 04/01/2017 Il lui ressorts un rêve qu'elle avait fait Il lui renvoie à nouveau La boucle, puisqu'il ne reste plus que du passé Il lui renvoie une photo d'eux, qui date de fin octobre Le 5 janvier elle lui sort du blablabla et c'est que le début Il lui renvoie les poèmes qu'il lui avait écrit au début 6/01/21 - 3h24 - Il rêve qu'il est avec elle dans la maison de ses grands-parents. Plus tard dans la nuit, il se réveille mais cette fois ils sont chacun dans un lit différent. Et puis un rêve à elle : " On habitait Paris. On prenait un tunnel temporel dans les égoûts et quand on ressortait de l’autre côté on était au même endroit mais beaucoup plus tard et avec le changement climatique l’île de France était devenue montagneuse, ça ressemblait aux Alpes, on voyait des montagnes bleues, et vertes depuis le centre, c’était magnifique." Quelques souvenirs du paradis au milieu des poireau. Le plan du jardin. Qu'est ce qu'il reste de tout ça ? |