Zine - 10 ans du Cagibi - Mai 2019
collectif sérigraphie illustration édition - 2009/2019 - Lille
Hurlements capitonnés. Toujours cette même vision. Hurlements des troupeaux décharnés. Au cimetière on ne dort plus. Les mains des corps sortent de terre. La marche de la mort des morts qui ne dorment plus. Même les morts ne dorment plus. Mécanique de la précision des employés du rail. L’écho des cris du monde qui se meurt dans des bains de sang inextricables.
Il faudra bien que l’on se coltine Mein Kampf. Chambre à gaz. Four crématoire. Hordes de déportés dans les cimetières psychiatriques de l’occident. Chemins de croix fracassés d’ivresse. Que nos corps disparaissent. Fureurs maladives. Tout s’affaisse. Endiguer le flot rugissant, se raccrocher aux branches dans la chute. Des champs de batailles, des pertes nécessaires. Gnôle et opium de brume pour qu'ils partent tout de même au combat. On les kamikaze. Parce que l'état major. Parce que le sacrifice et l’extase de la chute. Des langues coupées et quelques pendus à l'entrée du village pour l'exemple. Le claquement des bottes sur le pavé. Les miradors de l’ordre. Les chemises de l’anesthésie. Fantômes errants dans la transe. Aux visages craquelés. Scintillements des civilisations perdues. Gorges tranchées. Langues pendues. Résonnant par delà l'oubli. La course continue. Dans le miroir le reflet n’est plus le même. Décharnés errant dans les couloirs de la mort. Messes noires. Chemises de l’anesthésie. La poudrière c’est conçu pour génocider. Personne ne pourra s’échapper. Nous devenons consanguins pour préserver l’espèce. Rétine brûlée. Corps ensevelis. Embarqué dans une course sans fond. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Aucune trace de vie ne subsistera. Frissons spasmes sclérosant la colonne vertébrale. Le châtiment du rat à l’intérieur. Le rongeur te dévore les organes. T’attacher. Te ligoter. Te couper les cordes vocales. Te remettre la camisole. Corps brûlés vifs sur le bûcher de la place publique. Qu’on se congratule d’avoir anéanti la résistance dedans de nouveaux charniers de basalte. Morts ou vifs on ne sait plus qui est mort quand. Tout se mélange. Tout est de plus en plus flou. - Temps Modernes -
2009/2010 - Lille/Marseille
Extase de la chute à l’orée des falaises de craie la casse des furias retranchés dedans de nouveaux charniers de basalte sombres fêlures assassines titubant aux secondes qui s’égrènent s’en voguent dans l’oubli des échappées sauvages
Aux infos les images de guerres. Et tout de suite la météo. Tout glisse sur nous. Insomniaques du monde on est devenus. La course continue. Les feux follets s’agitent. Et puis l’écume elle fait la beauté de la monde. Avec plein de rires de p’tits n’enfants, tandis que les croulants s’affaissent et disparaissent. Et que les autres courent. Allez, rigole. Nous serons vivants pourtant, pas très longtemps. La bave s’écoule des corps qui se meurent. L’épilepsie de nos vies de plus belle s’effiloche. Errance colonialiste aux étonnements tétraplégiques. Ils te disent ce que tu dois faire. Ce qui est bien pour toi. Ce que tu dois penser. Au garde à vous obéit. Obéit, reste dans les clous. On voit des SS partout, le bruit des bottes de cuir sur le pavé. Martellement de l’avancée des troupes sanguinaires sur la ville endormie, égorgeant les insurgés pour la survie de l’ordre. Dormir on veut dormir. Donnez les doses d'oubli. Cogne l’écho de nos sourires c’est des farces qu’on s’invente. La pantalonnade des faux fuyants. Purulences anachroniques aux cauchemars des fureurs extensionnelles. Des pas titubants dans les abris anti atomiques. Les feux follets s’agitent tandis que les murs se dressent. La gangrène de la putréfaction à l’oxygène. Adn prélevé qu’on injecte dans les veines le poison mortel. Les substances chimiques. Les couvre feux du KO totalitariste. A l’hippodrome de Compiègne, Vigipirate toujours partant dans la 5ème. Sous les colonnes d’opiums frelatés, des cascades de plombs en fusion. Tout se mélange. L’échiquier sans fond saturé de poudre blanche. La minuterie de l'horlogerie suisse, la mécanique de la précision, de l'incision. Les périphériques urbains en mode accéléré. Et les gens partir à la guerre. Tous les matins. La guerre économique. La 3ème guerre mondiale. 4ème Reich et 5ème République. Zine - Eros - Septembre 2021
collectif informel - douarnenez
Machine arrière. Machine arrière tout simplement. En marche arrière. A reculons. La bobine à l’envers. Ça défile. En mode accéléré. Aspiré. Tu revois tout. Les flammes. Les feux follets. Les pas perdus. L’errance. Le poison. Le remède. La cage à hamster.
Vivre sur les ruines de civilisations perdues. Fantômes errant dans la transe. Fêlures assassines titubant dans l’oubli des échappées sauvages. Inextricables perchés perdus enivrés par les sirènes de la nuit. Affamés, carnassiers, sauvages, furieux, féroces, écorchés. Chemins de croix fracassés d’ivresse. Suintant d’éphémère. Aux contrées des cordes cassantes. Glissade épileptique. Errants dans la transe. La somnolence. Se raccrocher aux branches dans la chute. Endiguer le flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes. Rire en ruines enlacé de secousses. L'épilepsie de nos nuits de plus belle s'effiloche. Frissons sclérosant la colonne vertébrale. Foudres claquant les mysticismes d’outre tombe. La fièvre. Le lac gelé. L’échiquier sans fond. Les secondes qui s’égrènent. A corps perdu dans la fuite. S’effacer dans la brume. Inextricables perchés perdus enivrés par les sirènes de la nuit. Nos bouches grandes ouvertes, expirant la transcendance funèbre. Nos bouches grandes ouvertes nous avons faim. Faim de vivant. Faim de fureur et de spasmes. |