Jour 21
Jean-Michel Survivaliste : « Si on appelait Houston, pour leur dire qu’on a perdu le contrôle. » Jour 22 Jean-Michel Survivaliste sans parole. Barbouillé. Perdu. Dépeucé. Nu. Jour 23 Jean-Michel Survivaliste a soif de survivalisme, soif de veuves et d’orphelins, soif de vastes étendues survivalistes. Jour 24 Quand on ferme les yeux, on entendrait presque la mer. Jour 25 Jean-Michel Survivaliste adhère à l’Union Survivaliste Républicaine et s’abonne à Survivalisme Sans Frontières. Jour 26 Jean-Michel Survivaliste se questionne sur la notion d’eugénisme. Jour 27 Jean-Michel Survivaliste songe à sautez dans la vide, mais depuis son bunker, il réfléchit à d’autres solutions. Jour 28 Jean-Michel Survivaliste se demande pourquoi ses grands-parents n’ont jamais parlé de la guerre ? Ont-ils collaboré au régime nazi ? Ont-ils participé à l’extermination des juifs ? .Jour 29
Jean-Michel Survivaliste se dit que l’anpe c’est rien qu’une sale bande de menteurs par ce que de toutes façon il n’y en n’avait déjà plus du boulot à cause que les usines elles ont délocalisé ou fermé. Jour 30 Avec tous ces sans papiers qui nous envahissent, Jean-Michel Survivaliste se dit qu’il est content, parce que de toutes façon il était prêt. Jour 31 Jean-Michel Survivaliste ne ne sais plus trop quoi penser des infectés : Faut-il rallumer les fours ? Ou plutôt tous les exterminer ? Jour 32 Depuis le temps que je patiente dans cette chambre noire, j’entends qu’on s’amuse et qu’on chante au bout du couloir. Jour 33 Selon les dernières estimations des scientifiques, y en a plus pour long. Autrement dit, l’espèce humaine, la race humaine supérieur aux gênes vainqueur est en voie d’extinction. Jour 34 Jean-Michel Survivaliste écrit à l’Organisation mondiale du survivalisme et propose la création du cercle des survivalistes alcooliques. Jour 35 Pour ses enfants, Jean-Michel Survivaliste à Noel offrira des poupées Klaus Barbie. |
Des multinationales privatisent le marché de l’air.
La raréfaction de l’oxygène plonge les peuples dans l’angoisse, Les cataclysmes écologiques succèdent aux coups d’éclats. Plus personne n’a d’emprise sur rien. Allez rigole, quand tu contemples le vide, tu as envie de plonger, cela serait pareil se jeter par la fenêtre, le rire en ruines enlacé de secousses, carambole les contours du vide, sombres fêlures assassines titubant dans l’oubli des échappées sauvages. Ce n’est pas si compliqué, souviens toi, laisses toi happer, glisse doucement, ouvre la porte des eaux troubles, la casse des furias empalées, retranchés dedans de nouveaux charniers de basalte. Aux portes endormies, attiré par les sirènes du vide, vas donc là-bas pour gueuler à tue tête. Hordes de moutons zombis dans les villes devenues cimetières psychiatriques. Brebis égarées dans des vallées désertiques. Fureurs maladives tout s’affaisse. Glissade du tourment épileptique. Se raccrocher aux branches dans la chute. Endiguer le flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes. Fastes charnels aux confinements des couvres feux. L’échiquier sans fond saturé de poudre blanche. Sous les colonnes d’opiums frelatés, des cascades de plombs en fusion. Tout se mélange. On ne sait plus. Génération chat crevé ou rat mort c’est pareil. Le sang s’écoule des corps qui se meurent, frissons spasmes sclérosant la colonne vertébrale, foudres sataniques claquant les mysticismes d’outre tombe. Dormir. On veut dormir. Donnez nous les doses d’oubli. L’écho de nos sourires c’est des farces qu’on s’invente. Eclats sismiques aux feux rougissants. Nos bouches grandes ouvertes, suspension du sursis aux contrés des cordes cassantes. La minuterie de l'horlogerie suisse, la mécanique de la précision, de l'incision, sombres fêlures assassines titubant dans l’oubli des échappées sauvages, flot rugissant aux dérisoires effarements nocturnes.
Message d'un Infecté repenti
Et si je n’arrive pas à respecter les consignes du gouvernement et à guérir du virus. Qu’on m’enferme dans un centre de rétention. Qu’on me renvoie dans mon pays. Qu’on retrouve des armes de destruction massive dans mon garage. Qu’on me lapide sur la place publique. Finalement l'état d'urgence sanitaire n'a jamais été levé. C'est arrivé le 1er avril avec l'annonce d'une prolongation de 6 mois d'un confinement devenu total. On a jamais vraiment su si c'était vrai ou pas. On avait du mal à y croire, on se disait que c'était un poisson d'avril. Et pendant cette période le président est devenu empereur, comme dans les pays africains ou d'Amérique du sud. Ils ont commencé à affamer la population. Ceux qui n'avaient pas fait de réserve sont morts de faim, par millions. Grace aux points de citoyenneté que nous avons acquis en dénonçant les Infectés, nous avons pu nous faire embaucher dans les hangars survivalistes du ministère. Certains comparent ça à l'esclavage, mais ils disparaissent. Nous sommes enchaînés, c'est pour nous protéger du virus, nous permettre de ne pas sortir. Et puis ils nous donnent à manger. Nous sommes quand mêmes privilégiés. Dans les prisons on parle de cannibalisme. Ici dans les hangars réquisitionnés, on est à l'abri, pour le moment.
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