Jean-Michel Infecté
Jean-Michel Survivaliste, cavalier de l’apocalypse
Hurlements des troupeaux décharnés. Au cimetière on ne dort plus. Les mains des corps sortent de terre. La marche de la mort des morts qui ne dorment plus. Même les morts ne dorment plus. Mécanique de la précision des employés du rail. L’écho des cris du monde qui se meurt dans des bains de sang inextricables.
Il faudra bien que l’on se coltine Mein Kampf. Chambre à gaz. Four crématoire. Hordes de déportés dans les cimetières psychiatriques de l’occident. Chemins de croix fracassés d’ivresse. Que nos corps disparaissent. Fureurs maladives. Tout s’affaisse. Endiguer le flot rugissant, se raccrocher aux branches dans la chute. Des champs de batailles, des pertes nécessaires. Gnoôle et opium de brume pour qu'ils partent tout de même au combat. On les kamikaze. Parce que l'état major. Parce que le sacrifice et l’extase de la chute. Des langues coupées et quelques pendus à l'entrée du village pour l'exemple. Dans le miroir le reflet n’est plus le même. Décharnés errant dans les couloirs de la mort. Messes noires. Chemises de l’anesthésie. La poudrière c’est conçu pour génocider. Personne ne pourra s’échapper. Nous devenons consanguins pour préserver l’espèce. Rétine brûlée. Corps ensevelis. Embarqué dans une course sans fond. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Aucune trace de vie ne subsistera. Frissons spasmes sclérosant la colonne vertébrale. Le châtiment du rat à l’intérieur. Le rongeur te dévore les organes. T’attacher. Te ligoter. Te couper les cordes vocales. Te remettre la camisole. Corps brûlés vifs sur le bûcher de la place publique. Qu’on se congratule d’avoir anéanti la résistance dedans de nouveaux charniers de basalte. Morts ou vifs on ne sait plus qui est mort quand. Tout se mélange. Tout est de plus en plus flou. |
Il s’enferma de longs mois dans son Bunker,
dédiant sa vie avec ferveur aux formes de l’occulte. Il n’aura de cesse de pousser des cris sataniques et autres hurlements sauvages, procédant à de nombreux sacrifices humains, il clamera à sa décharge : «Nous avons faim de vivant. Faim de fureur et de spasmes» Morts ou vifs on ne sait plus qui est mort quand. Tout se mélange. En sens inverse. Tout devient confus. C'est brouillé. Tout est de plus en plus flou. Iceberg droit devant. Cris sacrifiés résonnant par delà l'oubli. Scintillements des civilisations perdues. Il n'y a plus que de la poussière. Mémoires effacées. Pieds et poings liés. Le bilan est globalement positif. Nous ferons mieux l'année prochaine.
Le monde de la somnolence. L'illusion entretenue. La lobotomie. Se raccrocher aux branches dans la chute. Fantômes errant dans la transe. Visages craquelés. Gorges tranchées. Langues pendues. La marchandisation de la mise à mort. La minuterie de l'horlogerie suisse. La mécanique de la précision, de l'incision. Des opérations de déportation spatiale. Avec les élevages de porcs et les déchets nucléaires. Déportation spatiale par ce que les chambres à gaz ça fait mauvaise publicité. Tout droit tu files. Le glissement nous sommes aspirés, embrochés au galop. L'extase de la chute, les chemises de l'anesthésie. Aux poitrines saturées. Cordes cassantes. Sentiers désertiques. L'onde du temps coule sans bruit, et la frise de nos histoire s'effrite. Aux secondes qui s'égrènent, s'en voguent en file à l'abattoir. Claquant les mysticismes d'outre tombe, horizons aux saveurs calfeutrées de métastases. La course continue. Des costumes zébrés, frappes chirurgicales, pertes nécessaires, l'effort de guerre et le sens du sacrifice. Demain temps nuageux sur l'ensemble du pays avec des ondées à prévoir en fin de journée. Titubant dans l'oubli des échappées sauvages, retranchés dedans de nouveaux charniers de basaltes, frissons spasmes sclérosant la colonne vertébrale, foudres sataniques, éclats sismiques aux feux rougissants. C'est magnifique tout se blanc sur le bas côté, la suspension du sursis aux contrées des cordes cassantes. Dis bonjour à Saint-Pierre, par ce qu'on fera la fête bien sur. |