Des enfants qui courent et les vieux qui claquent Et l’apéritif n’en finit pas de raconter sa vie Et la vie est passée Et la vie est derrière La vie était partout et la vie est nulle part Il y a que tout ou presque se passe au bord de l’ombre Affluent souterrain A demi mot perdu Au carrefour des mystères Sac d’os Tu pavanes de l’aube au crépuscule Des lignes si fuyantes qu’on les croirait sans fin Les murs c’est marteler encore, et toujours la terre L’enfoncer sous ses pas Se la coller la glaise Sous des semelles de plombs Se cogner dans les angles dans un autre hémisphère sous d’autres latitudes Où disputent les royaumes ordinaires C’est au ralenti, Que le défilé coule Et se répand C’est entre parenthèse, dans un temps qui n’existe pas Les horloges se sont mises en grève En ordre de bataille de combat Immobiles Et toi comment tu leur parles aux montres à quartz ? Il faudra L’horizon inventé par les utopistes Foutez-moi tout çà à la décharge Et puis concassez-moi ces breloques Tout çà Au rouleau compresseur Les mêmes que sur le chemin des guerre Y’en aura pour tout le monde Jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus Tiens-toi bien à la barre Elle est là !!! Des millions de gueules grandes ouvertes Qui ont plus faim que toi Mais qui sont pas plus fortes que toi Car si tu collabores Car si tu persévères Nous te protègerons de notre bras armé C’est que nous on aurait voulu qu’on nous parle gentiment Pas qu’on nous mente Non mais C’est pour changer des marteaux Pour changer des enclumes Ça recommence On s’est fait encrimer On s’est fait marteler Faudrait qu’on prenne la tangente alors La diagonale et zou ! 64 cases, et 8 fois 8 L’infini renouvelé toujours Survolé Grand format On se prend à y croire A ces combinaisons des infinis possibles. Et sur la longue route des rideaux de pluie à draper des cités souterraines Des cerceaux déchirés couronnant les chapelles de la désespérance De la tonne superflue Fossoyeur Aux dents plombé, des oripeaux de plomb Et tourne l’onde Et tourne le chant des automates Cernés par des pilules d’apparat tu pourras ployer Personne ne verra rien des caboches saturées de limaille Possibles errances à la poitrine fière des centaines de milliers de combattants de la petite vie qui se cognent aux parois Allez, salut cousin Bonjour à tes nuages Un cortège se met en route Une kyrielle d’assassins Tous marchent, avancent Ils signent du bout des lèvres leur projet pour le siècle Oublient les yeux crevés Alerte ! Tous aux abris Plonge Redis-moi d’où tu viens Ou l’on peut tout saisir dans le feu d’un éclair Te faisant boire la nuit Des breuvages cuivrés Approche Et claque ton étendard au vent On le garde au secret Avale ta langue… maintenant ! On te saisira tout Le pétale de roses blanches disposé Délicat Sous nos pas Alerte ! Alerte Rouge ! Pourquoi rouge d’ailleurs ? A-t-on jamais vu des alertes bleu ciel ? Et le céleste enveloppé dans le cosmos a flotté dans l’éther Troué l’azur ! fusé en chasse acier Aux sanglantes parures Striant la toile et cravache En bas le sol crevé… Offrant sa panse intime à la morsure du ciel Paraît qu’on est des anges au paradis Alors, ces anges-là Alors, ces angelots Se désolidarisent Sont engins du désastre Harnachés corps et âmes Sur leurs armures brillantes On peut voir le reflet de nos carcasses au regard qui s’affaisse puzzle Débris d’éclaboussure On a droit au repos à la fin oui ou non ? Il faudra qu’on enseigne l’esquive frontale l’opéra des orages courbes de poussière Un carrousel de sang mélangé Au son des astres morts Vos crachats ça nous fait une coquille de cristal Il suffit d’empoigner la crinière de l’étoile Et puis les cris stridents chauffés à blanc sur l’asphalte Et tout ce cimetière de la calandre Cà ne vaut pas c’est sûr Des armées de révolutionnaires Nous clamons Notre dose abrutie le fondement les litanies infimes à l’autre rive absente en pleine lumière C’est que le monde passe vite. Qu’est-ce qu’y a ? Qu’est-ce qu’y a, tu dis rien ? Tu as perdu ta langue ? Maintenant qu’on envisage la voûte céleste Et le goût des cerises De ce vent de la fin de l’été Et des grands peupliers si doucement courbés Les hautes herbes toutes inclinées sous l’évidence tiède Mais pas soumises Non Verticales dans l’âme On les dirait flottantes Sur une mer de silence Et la ville endormie rêve de barricades Allez on n’oublie rien ! Mais dans le cercle alors Pour créer des spirales Des colonnes aspirantes On pourrait s’immoler sur des cimes Et je tiens mon pégase Je ne le lâche pas Il est aussi sauvage qu’Après avoir appris l’alphabet pourrissant Des grands calculateurs A hauteur des certitudes attablées A quoi bon Devenu rationnel Le jour d’après Cynique Et désormais je ne sens plus rien A présent, tout me glisse dessus Me coule à l’extérieur Je sais me débrouiller avec le brou ha-ha Et avec le bruit des masses Je suis intoxiqué volontaire Sur adapté chronique Prenez-moi comme exemple Les ai-je bien descendues les marches du palais d’empereur communiquant Aux mimiques de bronze et aux sourires d’ivoire Je suis un apôtre de la modernité La table est dressée Nous sommes tous autour Le chef n’est pas là Il a été retenu Mais j’ai la croix La couronne elle est belle La multiplication efficace La climatisation nécessaire Une minute ! Je sens les eaux qui montent Et les troupes en chemin A travers champs et villages, Il font chialer les bustes Et les portraits d’ancêtres Socle Statues déplacées Eclate les écorces au coin des cheminées nous avons voulu prendre de la distance avec la peine perdue Que nous avons fini de labourer nos chairs Il fallait une flèche autrement décochée Une qui se planterait Comme on plante une griffe dans les poitrails indiens Reliée au grand poteau Et ça tourne sans fin C’est la danse du soleil Désenchanté le monde Les tueurs de merveilleux courent toujours Nous n’avons fait que fuir Nous cogner dans les angles |
|
Adaptation de texte
" Nous n'avons fait que fuir "
" Nous n'avons fait que fuir "